Histoire
Depuis l’Âge du bronze, Reuilly existe au bord de l’Arnon, affluent du Cher.
On dit que le Roi Dagobert a donné Reuilly en 638 à l’abbaye royale de St Denis, et depuis cette date jusqu’à la Révolution, en 1789, une seigneurie religieuse a dominé. Une crypte de l’époque carolingienne, une église au style roman primitif du XIème siècle témoignent de cette activité religieuse.
Normande en 902, Anglaise pendant la Guerre de Cent Ans, Reuilly, à 25 kilomètres de Bourges, a connu de longues périodes de guerres dévastatrices.
Les religieux de l’abbaye, les templiers de la commanderie de l’Ormeteau et les grands seigneurs du château de La Ferté (construit au XVIIème siècle par François Mansard, c’est le seul château de l’Indre de l’époque Louis XIV.) confirment la grande richesse du passé. Auparavant, au Xème siècle, un château féodal avait été construit par Gilbert de Brenne, ce qui a donné le nom de « La Ferté ».
En 1791, Reuilly devient chef-lieu de canton pour quelques années seulement, Bonaparte réduisant drastiquement le nombre des cantons en 1801.
Au milieu de la Champagne Berrichonne, grande plaine céréalière, le reuillois a toujours fait face aux difficultés de la vie paysanne : guerres du Moyen Âge, maladies, difficultés du temps (grêle, gel, orages dévastateurs, sécheresse…), phylloxera…
Les noms de Reuilly
Reuilly s’honore de quelques noms célèbres, enrichissant l’histoire locale comme Yves Du Manoir ou Paul Surtel par exemple.
Paul Surtel
Paul Surtel est né à Reuilly en 1893 dans ce qui est maintenant l’actuel Café du Commerce incendié. Après avoir tenu pendant des années le café, ses parents s’installèrent comme gérants du Moulin de la Cour. Paul est d’abord élève à Reuilly puis à Issoudun. C’est durant cette période que Paul Surtel rencontre un ami de son père : Fernand Maillaud, peintre paysagiste, qu’il appellera « son bon maître ».
À partir de 1904, il arrive au lycée Charlemagne à Paris, puis aux Arts déco. Paul Surtel faisait surtout « l’école buissonnière » avec des visites de musées et des expositions dans les galeries parisiennes. Il s’éprend alors de Rembrandt, Corot et des impressionnistes.
De 1910 à 1922, il enchaîne des petits travaux de bureaux, son service militaire, la guerre et enfin contremaître forestier à Hyères où ses parents sont arrivés. Il rencontre et se lie d’amitié lors de cette période avec Henri Focillon (Historien d’art) et Raymond Payelle (écrivain). Paul Surtel découvre dans le Var la nature provençale qui deviendra la source de son œuvre.
Il se marie avec Dorothy Bonarjee et devient viticulteur dans la région de Gonfaron. C’est à cette période qu’il commence à peindre, soutenu par Fernand Maillaud. Il restera viticulteur et marié avec Dorothy jusqu’en 1936.
En 1937, lors d’une exposition, il rencontre Elia Duc, alors jeune professeur de lettres. Ils se marièrent deux ans plus tard. Suivront quarante-huit années de création passionnée, d’abord à Peipin (Alpes-de-Haute-Provence) jusqu’en 1946. Les tableaux de cette époque rayonnent de tendresse, de légèreté, d’effusion, à travers une matière impalpable. Après deux ans dans le Quercy, puis trois à Orange, la famille se fixe en 1951 à Carpentras, dans le Vaucluse, où Elia est nommée professeur. C’est une grande maisonnée de sept personnes : deux jeunes enfants, François, Pierre (un troisième, Jean, naîtra ensuite) et trois grands-parents. C’est là que Paul Surtel entre dans la plénitude de sa vie d’homme et d’artiste. C’est là qu’il produit la partie la plus abondante, la plus accomplie et la plus diversifiée de son œuvre
Yves du Manoir
Yves Le Pelley Dumanoir dit Yves Du Manoir, né le à Vaucresson en Seine-et-Oise est un international de rugby et polytechnicien français. Il réalise ses classes rugbystiques dans un des deux clubs de Paris : le Racing Club de France (R.C.F.). En 1923, il a déjà joué un total de 106 parties pour son club et seuls les matchs internationaux l’éloignent de celui-ci. En 1925, malgré une défaite lors du match contre l’Irlande, il est qualifié de « meilleur homme du XV de France ». Il est nommé à 22 ans capitaine de l’équipe de France pour son huitième et dernier match international.
En parallèle du rugby, il continue les études et c’est en 1924 qu’il intègre à tout juste 20 ans l’École polytechnique où il a en particulier comme camarade de promotion Louis Armand (ingénieur). Il en sort démissionnaire en 1926 mais doit effectuer ensuite la dernière année de l’engagement de trois ans qu’il a contracté le 1er octobre 1924 lors de son admission à l’École et est nommé le 1er octobre 1926 sous-lieutenant dans l’aéronautique militaire. Il obtient le brevet militaire d’observateur en ballon le 6 septembre 1927 et en a normalement terminé avec ses obligations militaires. Il profite alors de l’opportunité qui lui est offerte de passer le brevet de pilote et reprend du service pour un an à compter du 1er octobre 1927.
Le 2 janvier 1928 au matin, malgré une météo incertaine, il se lance dans l’ultime épreuve de son brevet de pilote. Celle-ci consiste à effectuer le triangle Avord – Romorantin – Châteauroux – Avord en naviguant à vue, avec les seules aides du compas de bord et d’une carte. Après sa première étape, le temps se gâte, avec un plafond très bas, de sorte qu’il met une heure après sa première escale pour trouver enfin après Issoudun un repère certain, la voie ferrée à double voie remontant vers Vierzon ; il veut alors identifier la petite gare qui se présente devant lui, afin de se situer précisément, en descendant assez bas pour déchiffrer son nom : manœuvre qui n’a rien de très exceptionnel à condition que les abords soient bien dégagés. Mais, près de la gare de Reuilly, se dresse une rangée de peupliers, le fuselage passe les cimes, mais une roue accroche. Son avion s’écrase au bord de la voie vers 11 heures du matin non loin du bourg. Grièvement blessé, Du Manoir meurt malgré l’intervention rapide des médecins reuillois.
Marius Jacob
Alexandre Marius Jacob est né à Marseille le 29 septembre 1879. Sa famille, d’origine alsacienne, s’installe dans le midi de la France. Son père, navigateur, épouse Marie Berthon, fille de Provence. À onze ans, Marius Jacob obtient son certificat d’études dans une école chrétienne. Le 22 février 1890, il embarque comme mousse sur le Thibet. Il découvre l’Afrique Occidentale avec les escales d’Oran, de Libreville, Cotonou… À douze ans, sur la Ville de la Ciotat, il découvre Djibouti, les Seychelles, Melbourne, subit son premier naufrage, déserte à Sydney, revient en France. Victime de fortes fièvres, il doit rester à terre. Il a 16 ans. Sa période de marin vient de prendre fin. Pendant sa maladie, Alexandre dévore de nombreux livres.
Par quelques amitiés avec de jeunes gens, il devient peu à peu anarchiste, utilise l’explosif, se fait arrêter et condamner à 6 mois de prison. Entre la société normale et l’anarchisme, il choisit son camp. Il commence alors une vie de voleur, opère dans toute la France, organise la bande « Les Travailleurs de la nuit ». Il est arrêté le 22 avril 1903 à Abbeville. Le procès d’Amiens, qui commence le 8 mars 1903, révèle au public la personnalité d’Alexandre Marius Jacob. Il raille les juges, les témoins, prend les responsabilités des actes de son groupe. Le 22 mars 1903, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité, et le 29 juillet 1905, à vingt ans de travaux forcés par le tribunal d’Orléans.
Au mois de janvier 1906, il débarque en Guyane. Pendant 17 ans, à l’Île du diable, il subit le cachot, essaie de s’échapper, maintient en permanence un conflit avec l’administration pénitentiaire. À la suite d’une forte campagne de presse, en France, contre les bagnes, il est libéré le 30 décembre 1928. Il s’inscrit alors au registre de commerce de la Seine comme marchand forain. Il parcourt les marchés, la foire du Centre et achète en 1939 une maison à Reuilly « le pays où il ne se passe jamais rien » dit-il. Il se marie en 1939, mais son épouse meurt en 1950. 4 ans plus tard, le 28 août, Marius quitte volontairement cette terre. On peut admettre aujourd’hui qu’il est probablement l’un des modèles dont Maurice Leblanc s’inspira pour créer le personnage d’Arsène Lupin.
La Nouvelle République (25/11/2018) – Étonnants cimetières
Une cité de loisirs
Reuilly propose de nombreux loisirs comme la pêche avec trois parcours sur l’Arnon et la Théols, de la randonnée avec ses trois chemins pédestres dans les vignes avec la possibilité ensuite de visiter les caves des vignerons. Mais également un site aménagé sur les bords de l’Arnon qui propose une promenade sur les bords de cette calme rivière dans un espace naturel sensible.